Mars 2020, le bouleversement humain, sociétal et économique à l’échelle internationale n’a pas épargné l’auteur photographe humaniste que je suis. 

Devant les injonctions hasardeuses ou pour le moins approximatives d’un gouvernement avançant à tâtons à la recherche de solutions, je me suis senti perdu, seul et asphyxié par la peur d’un Monde que je ne pouvais imaginé que dans les romans de sciences fictions que je dévorais durant mon adolescence.

Le masque, imposé par l’Etat, qui se voulait protecteur et salvateur n’a eu, comme principal effet à mon encontre, que de renforcer la sensation d’étouffement physique et psychologique qui me submergeait.

Je m’interrogeai, non seulement sur le bien-fondé d’une telle contrainte mais aussi sur les notions de liberté individuelle que je trouvai bafouées.

L’adage « La liberté s’arrête là où celle des autres commence » résonnait faux dans mes pensées. S’obstruer les voies aériennes, marquer la distanciation sociale jusqu’à l’isolement ouvrait-elle, à d’autres, le chemin vers ce concept citoyen, cette quête aux allures de Graal ? Je n’en suis pas sûr.

En me replongeant dans les archives photographiques de feu mon père Jean-Jacques Dupret, la nostalgie d’une époque que j’ai vécue heureuse a comme décongestionné ce noeud dans la gorge qui m’empêchait de respirer. Ce fut comme un souffle, une pause dans l’anxiété que je vivais au quotidien. Les souvenirs du temps passé ont eu sur moi l’effet d’une réanimation.

Un besoin fort m’est alors venu. Celui d’affronter mes peurs et de combattre cette vision post-apocalyptique d’un monde que je sentais à la dérive en couchant sur le papier photographique quelques scènes récurrentes de mes cauchemars du moment. Une vision d’horreur où chacun rentrerait dans l’anonymat derrière ce masque pour (sur)vivre au quotidien après la contre-offensive d’une planète que nous n’avons que trop malmenée. RESP(!)RE venait de germer dans mon esprit.

 

Certains verront dans RESP(!)RE une satire mettant en perspective l’oppression des gouvernements sur les libertés des citoyens quel que soient leur sexe, âge et origines. J’y vois quant à moi une alerte sur l’impérieuse nécessité d’envisager notre lien avec la nature autrement pour ne pas atteindre un point de non retour.

RESP(!)RE est une exposition mais aussi un livre photographique où l’alternance des images et des mots symboliseront inspirations et expirations nécessaires à notre survie ; l’espoir d’un renouveau pour une vie meilleure.

25 novembre 2023 – introduction

25 novembre 2023, un extrait de RESP(!)RE est présenté à Paris, galerie du Cerisier, lors de la journée formation de l’association AFIOPSIS dont le thème est la respiration. 

Les oeuvres

Elles seront intégralement présentées ici lorsqu’une exposition présentant l’intégralité de RESP(!)RE aura eu lieu. Je suis actuellement en cours de recherche d’un lieu souhaitant accueillir l’oeuvre.