Sophie Floreani est responsable de la Conduite du Changement au sein de la DSI de BNP Paribas International Retail Banking. Née de parents italiens, elle a 2 enfants et parle 9 langues . Elle se définit comme une femme ayant du caractère, persévérante et pour qui le relationnel est fondamental.

Mon métier me plait parce que je permets aux personnes de mieux supporter, de mieux vivre le changement et non pas de le subir. Et dans la société actuelle, avec toutes les disruptions que nous vivons, savoir s’adapter est indispensable. J’ai le sentiment d’être utile aux autres.

Le changement, partie intégrante de mon parcours de vie

©Gaël Dupret/MaxPPP, France, Paris 21-04-2016 : Portrait de dirigeante : Sophie Floreani Photo : Sophie Floreani - BNP Paribas International Retail Banking Information Systems Responsable Groupe Conduite du Changement-Head of Change Management, Membre du CoDir Chief of group for Changement-Head of Change Management and CoDir member's

J’ai eu un parcours riche et atypique qui m’a permis d’avoir une carrière internationale et d’apprendre 9 langues : faire de l’audit au Brésil, participer à la structuration de la « mission Eurostar », enseigner le français à Houston, en Indonésie, au sultanat d’Oman au Moyen-Orient, en Russie, diriger une école de Français pour Etrangers en France, mettre en place l’harmonisation du concours international de l’ESCP, …

J’ai intégré BNP Paribas en mars 2006. J’ai commencé par m’occuper des séminaires d’intégration au niveau de la France et de l’international, puis une mission de 3 ans en Ukraine pour faire adhérer au changement que représente la mise  en place du modèle Multicanal.

C’est en 2011 que la DSI me donne mon poste actuel : j’entre au CODIR. On me confie la responsabilité des enquêtes de satisfaction des utilisateurs de l’informatique pour nos filiales, le rôle de relai RH, Formation, Communication et surtout je dois monter une cellule de conduite du changement…

Je c’est Nous

Je dis « JE » mais le « JE » c’est mon équipe et moi. On fonctionne en mode start-up, les membres de l’équipe sont autonomes et responsabilisés, et du coup très innovants. J’ai toujours eu l’âme d’une entrepreneure !

Se recentrer sur l’humain

Depuis novembre 2011 je travaille dans l’informatique. Le système éducatif français nous apprend souvent à nous concentrer sur la performance et la course à l’excellence, sur le rationnel, en négligeant parfois l’émotionnel et l’importance de se soucier de son corps, ce qui fait de nous des êtres humains complets. On est des êtres humains ! Il ne faut pas qu’on l’oublie et on doit capitaliser sur cette force. Plus on capitalisera dessus, plus on sera productif et performant pour le bien collectif. Mettre ses compétences individuelles au service du collectif. C’est du gagnant-gagnant. Mon objectif est donc de montrer que la productivité passe par le recentrage par l’Humain et en repensant les organisations.   parce que maintenant, on le sait, la performance purement financière, n’est plus un gage de réussite.

Plus qu’un effet de mode, il y a des exemples concrets de grandes entreprises et d’institutions qui sont devenues performantes, en remettant la relation humaine au coeur de leurs actions et process. Pour mener à bien ce changement mon équipe et moi-même avons  mis en place des initiatives innovantes.

Programme PEP’S

C’est un programme d’accompagnement  du  changement auprès des collaborateurs suite à une

©Gaël Dupret/MaxPPP, France, Paris 21-04-2016 : Portrait de dirigeante : Sophie Floreani Photo : Sophie Floreani - BNP Paribas International Retail Banking Information Systems Responsable Groupe Conduite du Changement-Head of Change Management, Membre du Comex Chief of group for Changement-Head of Change Management and CoDir member's

réorganisation de notre I.T. Il vise à développer la motivation et la satisfaction des collaborateurs.

Il s’agit d’ateliers ou conférences hebdomadaires ouverts à tous sur la base du volontariat, une bulle d’air dans la semaine,  durant lesquels les collaborateurs découvrent plusieurs outils direct

ement applicables au quotidien autour de différents thèmes : nouveaux modes de management, techniques de créativité et d’innovation, connaissance de soi et gestion de la relation à l’autre, nouveaux enjeux business. Les intervenants sont variés à l’image des sujets proposés.

Nous avons organisé des séances de sophrologie, de PNL et de pleine conscience( Mindfulness). Un ancien champion du monde de ski de vitesse a parlé de la gestion d’énergie pour être plus performant et un expert en GTD (Getting Things Done) a abordé l’organisation du temps pour la gestion de multiprojets sans stress.

Nous avons touché quasiment tous les collaborateurs de la DSI qui ont dit avoir découvert des outils concrets qu’ils utilisent maintenant et dont ils ne soupçonnaient pas la puissance.

About You

Pour valoriser nos collaborateurs tous les jeudis, un collaborateur (de Paris, Rennes ou du Maroc) est présenté à toute notre DSI. (Plus de 500 personnes)Portrait personnel et professionnel, le collaborateur choisit son template, ses questions. L’objectif est de créer du lien, leur permettre de se découvrir entre eux.

Vis mon job

Cette action de découverte permet à un collaborateur de recevoir un de ses collègues pendant une demi-journée et de lui présenter concrètement son travail. Ça leur permet d’apprendre à se connaitre et de comprendre l’utilité de l’autre dans le groupe. Lors d’un « Vis mon job » un collaborateur a présenté son travail et notamment un de ses problèmes récurrent. La personne accueillie, de son regard neuf lui a suggéré une solution qui s’est avérée être efficace.  Le DSI, patron du CODIR I.T. a fait son « Vis mon job ». Il était ravi, son invité avait été tiré au sort par mon équipe parmi les volontaires. Il va maintenant être accueilli par la personne qu’il avait reçue.

Il y a une vraie utilité à tout ça : cela montre une image différente de l’IT super expert, qui sont ouverts et innovants quand on leur propose et qu’on leur laisse le choix et c’est aussi une façon d’enlever la pyramide hiérarchique même si elle est toujours là.

0 slides…

En 2015, lors d’une convention nous avons donné comme consigne aux collaborateurs de réaliser des présentations sans aucune slide. Ils ont tous réalisé des films décalés mais pertinents. C’était génial ! A ce moment-là je me suis dit qu’ils avaient compris quelque chose : ils ont fait ce qu’ils n’auraient jamais fait avant : communiquer autrement.

Les réseaux sociaux

Je suis très active sur les réseaux sociaux, en particulier sur Linkedin, car ils permettent de s’enrichir de nouvelles connaissances et de partager des convictions ou des initiatives dans lesquelles on croit. C’est un puissant outil d’échanges, d’information et de communication. Cela fait partie du relationnel dans notre société actuelle et pour l’avenir.

Je suis d’ailleurs impliquée dans un collectif de bénévoles pour l’emploi créé par Alban Jarry,  #i4emploi représentant plus d’1 Million de followers. Nous accompagnons depuis 7 mois plus de 270 demandeurs d’emplois dans leur recherche sur Twitter. Le collectif est d’ailleurs nominé dans la catégorie « Transformation de l‘économie traditionnelle » pour le prix « du Capital Humain » des ACSEL’R Awards 2016, qui sera décerné ce lundi 2 mai.

Un livre blanc et un M.B.A.

Le comité scientifique de l’Ecole Polytechnique d’Assurances (EPA) présidé par Luc Ferry auquel j’ai participé a permis d’aboutir à la rédaction d’un livre blanc « L’Humain… dans le numérique et le Big Data » ainsi que la création d’un M.B.A. en Data Science en assurance  en partenariat avec Télécom ParisTech.

L’idée de ce M.B.A. est de former des Data Scientists éclairés qui ne soient pas que des supers experts en DataScience, mais aussi professionnels qui remettent l’humain au centre. Ce M.B.A. donne un enseignement sur la stratégie, sur l’éthique et le management. C’est naturellement sur la partie enseignement managériale, qui dure 8 jours, que je suis intervenue. Je l’ai construit, pensé et je suis ensuite allée chercher les bonnes personnes pour l’enseigner. L’idée c’est de leur enseigner l’humain dans le management (on est vraiment dans l’innovation managériale) et les nouveaux modes d’organisation. C’est leur faire vivre des pratiques d’intelligence collective, leur apprendre un mode de fonctionnement collaboratif.  C’est la manière dont nous avons d’ailleurs fonctionné au sein de ce Comité Scientifique qui compte une quarantaine de personnes volontaires. Si nous avons pu créer ce MBA, c’est parce que nous avons mis nos égos de côté et apporté nos compétences individuelles au profit du collectif.

Le mot de la fin

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » proverbe africain

Voir aussi :

La galerie photo du portrait corporate de Sophie Floreani