Bonjour, je suis Thierry Cardot, le fondateur de l’Atelier Aubépine. C’est un atelier d’étude et de conception paysagère qui aménage des lieux privés ou public. Mon métier est la valorisation des lieux de vie ou de passage. Je considère l’histoire du lieu, des gens qui l’ont traversé ou qui le traversent actuellement ainsi que son environnement afin de construire une nouvelle histoire ou de continuer cette histoire commune.

Pourquoi ce nom de l’Atelier Aubépine ?

L’aubépine, c’est cette fameuse plante qui a été l’une des plus récalcitrantes que j’ai rencontré lors de ma jeunesse, celle que je voulais absolument faire disparaitre du fond du jardin parce qu’elle piquait et elle m’a résisté. En 2009, 20 ans après, c’est devenu l’Atelier Aubépine, Aubépine Crataegus.

Mes clients

©Gaël Dupret/MaxPPP, France, Paris le 7-05-2016 : Portrait de dirigeant Photo : Portrait de Thierry Cardot fondateur de l'Atelier Aubépine. Il est Architecte Paysagiste et Concepteur de parcs et jardins. Portrait of Thierry Cardot founder of l'Atelier Aubépine. It is Landscape Architect and Designer of parks and gardens.

L’Atelier Aubépine travaille avec tous, il peut s’agir d’entreprises, d’institutions publiques, d’associations, de particuliers, etc. Je peux œuvrer sur des propriétés urbaines (hôtels particuliers, terrasses, copropriétés), mais également sur des propriétés domaniales ou historiques de province ayant un passé familial et/ou patrimonial.

Le premier projet de l’Atelier Aubépine a été l’étude et l’aménagement du couvent Dominicain de l’Annonciation (222 rue du Faubourg Saint Honoré) à Paris. L’architecte Jean-Marie Dutilleul venait de rénover leur lieu et ils m’ont demandé d’imaginer quelle suite donner à ce cloître qui avait été chamboulé par les réaménagements. Je leur ai conçu un nouveau lieu dans lequel ils peuvent se retrouver en lien avec leur propre démarche personnelle et spirituelle.

Vous pouvez voir quelques un de mes travaux sur le site internet de l’Atelier Aubépine et notamment le cloître du couvent de l’Annonciation qui fut mon premier projet et qui peut être visité sur demande. J’ai un projet en cours à la Maison de la Pierre à coté de Chantilly avec une association historique liée à l’univers des carrières, ainsi que la réalisation des jardins ouverts au public de l’église Saint Pierre de Montmartre. Pour ce dernier projet, une recherche de mécènes est en cours par l’association.

Comment je travaille ?

Il s’agit d’une rencontre à 3. Il y a tout d’abord mon client, que je préfère appeler partenaire, avec ses désirs et envies qu’il projette. Il y a également le lieu, qui a sa propre histoire et enfin le paysagiste et sa passion, son regard. Le paysagiste réalise une histoire commune entre ces 3 personnes.

©Gaël Dupret/MaxPPP, France, Paris le 07-05-2016 : Portrait de dirigeant Photo : Portrait de Thierry Cardot fondateur de l'Atelier Aubépine. Il est Architecte Paysagiste et Concepteur de parcs et jardins. Portrait of Thierry Cardot founder of l'Atelier Aubépine. It is Landscape Architect and Designer of parks and gardens.

Lors des premières rencontres nous échangeons sur l’identité du lieu : est-ce pour recevoir, y jouer, méditer ; sur les personnes qui y vivent actuellement, qui y sont passés et même qui doivent y venir. En fait le paysagiste travaille en fonction du lieu, des gens et de ce qu’il va en ressentir, il ne donne pas son propre caractère. C’est toujours l’approche du lieu et des gens qui le guide dans ces réflexions et dans la conception des propositions de projet, en tout cas c’est ainsi que je travaille.

Après cela je vais pouvoir faire des propositions. Elles ne sont jamais fixes puisqu’il s’agit d’un dialogue, qui permet une évolution de la proposition au fur et à mesure des échanges. Adapter le projet permet au propriétaire de se projeter et de s’investir dans son lieu.

Nous validons ensemble chacune des étapes de la réalisation jusqu’à la réception des travaux. Cela peut être un travail sur plusieurs années quand le cahier des charges est important et qu’il fluctue. C’est le partenaire qui fixe le programme et le paysagiste le suit ;

Cela peut-être aussi une démarche à court terme. Par exemple en 2015 l’évêché de Pontoise a souhaité que je les assiste à l’organisation de l’évènement « Rendez-vous aux jardins » organisé sur un week-end de juin par la DRAC (Directions régionales des affaires culturelles). Dans le parc de l’évêché, sur 1 hectare ½ environ, il y avait différents artistes qui venaient exposer et j’ai réalisé la scénographie éphémère.
J’ai également une démarche de conseil ou pédagogique : j’enseigne auprès de différents publics : jeunes et moins jeunes, en continuité ou reconversion professionnelle, agents de maitrise et jardiniers de collectivités territoriales sur des sujets liés à la biodiversité, le fleurissement durable, la gestion différenciée des espaces verts…

Artiste ?

D’abord j’ai eu une approche technique, de jardinier, que j’ai fait évoluer au fur et à mesure de mes expériences et formation. Mais la technique seule ne suffit pas pour créer quelque chose d’unique et adapté pour chaque projet.

Un jour je me suis posé la question : que fait un paysagiste ? L’architecture est un art et je pense que l’architecture des jardins l’est aussi. Les jardins, quels que soient leur taille, leur fonction sont de véritables lieux d’expression artistique. L’école de Barbizon est un mouvement de peintres qui s’échappaient dans la nature pour la peindre. C’était un mouvement exceptionnel, enfin de mon regard. Cela m’a amené à peindre, à dessiner et même à photographier la nature. Le paysagiste s’appuie sur la nature pour créer un tableau, un théâtre, un mouvement naturel ou sophistiqué en tenant compte de l’histoire du propriétaire, celle du lieu, des envies et des besoins des personnes qui y viennent et y viendront.

L’avenir

Le futur de l’Atelier Aubépine c’est d’ouvrir son regard tout en continuant son travail sur des lieux précieux botaniquement, qui sont un peu des trésors paysagers, tels des bijoux dans leurs écrins. L’Atelier Aubépine va continuer dans cette direction et va s’ouvrir en tant «qu’ aménageurs social ».

La question de l’aménageur urbain est de se dire : « mais qui est l’homme dans la ville ? » et « quel est le paysage dans la ville ? ».

La ville devient le temple de la préservation de la biodiversité. Dans les champs, aujourd’hui, les insectes sont en train de mourir, les abeilles sont en train de disparaitre elles ont de plus en plus de mal à retourner à la ruche, a se géolocaliser elles-mêmes et meurent. On se rend compte que les insectes deviennent de plus en plus protégés par la ville. Par la mise en place du protocole « Zéro phyto » dans les espaces verts, des ruches sont installées au cœur des villes. Ce que l’on appelle le fameux miel béton qui d’un point de vue énergétique et gustatif est très bon.

Les insectes sont en train de revenir en ville, coloniser la ville, parce que nos plantations, la réalisation de microcosmes tels que des squares des parcs dans la ville, des zones tampons vertes dans la ville, plus ces allées, créent un maillage organique « vert », et devient donc un temple de la préservation de la biodiversité.

On a toujours cette image un peu de Pagnol, de la petite maison au bord du champ. Mais aujourd’hui la petite maison au bord du champ utilise beaucoup d’insecticides, alors que dans la ville moins. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais il y une véritable réflexion sur la place de la nature dans notre environnement citadin bétonné et sur notre place à nous.

L’Atelier Aubépine c’est une histoire de passion depuis l’âge de 14 ans. C’est ma rencontre avec la nature. Jeune, je partais avec mon vélo et j’allais me promener, je regardais ce qui m’entourait. Le fameux fossé du bord de la route, la plupart des gens le regarde à peine, et pourtant il fourmille de vie, de nuance de couleur, de forme et de texture. Cela m’a toujours intrigué, je le faisais de façon insouciante à l’époque mais ça a construit mon regard d’aujourd’hui.